Procrastination ❌ Paresse
Aujourd'hui, j'aimerai débuncker avec toi certaines croyances liées à un sujet qui me touche personnellement, et qui, je suis sûre, touche également bon nombre d'entre nous.
La procrastination.
C'est un sujet qui me touche d'aussi loin que je me souvienne, qui m'a apporté beaucoup de culpabilité, de pression, d'anxiété, encore à l'heure actuelle.
Nous culpabilisons beaucoup parce que la procrastination est vue comme étant de la paresse, de la fainéantise, de la mauvaise volonté, et c'est ce que j'ai longtemps cru aussi.
Alors quand ça m'arrivait, je devais gérer ma culpabilité face au fait de ne pas aller jusqu'au bout de ce que j'entreprenais, la source de stress que ça générait en moi, la pression que je me mettais ou que je ressentais de l'extérieur, mais en plus de ça, venait s'ajouter l'auto-critique "à quoi ça sert que tu entreprennes ça si t'es déjà pas foutue d'aller jusqu'au bout comme tes mille autres projets à côté ?".
La vérité est que, on ne procrastine pas par envie, par fainéantise, par paresse.
La procrastination découle directement d'un conditionnement ancré lié à des angoisses, à un sentiment d'anxiété, d'insécurité que nous vivons au plus profond de nous-mêmes.
L'angoisse de ne pas être à la hauteur, l'angoisse de ne pas pouvoir y arriver, l'angoisse de ne pas être capable, l'angoisse de ne pas être légitime, l'angoisse d'être vue comme une imposteur, l'angoisse de ne pas pouvoir gérer ce qui peut suivre, ...
On confond souvent la procrastination avec de la mauvaise volonté, ce qui plonge la personne qui le vit encore plus dans son insécurité, car cela vient alimenter celle-ci plutôt que de l'aider à s'en sortir.
1️⃣ Ca commence par l'envie d'entreprendre quelque chose qui nous met en joie, qui nous rend heureux. Si ce projet est à très courte durée, il y a des chances pour qu'il se réalise jusqu'au bout, mais au plus ce projet demande du temps et de l'engagement de notre part, au plus nous pouvons nous retrouver confronter à cette dynamique.
2️⃣ Une fois que la phase d'excitation commence à retomber, que la vague redescend tout doucement, commence alors la phase de remise en question, de doutes, où les angoisses et les peurs prennent de plus en plus de place, ce qui entraine directement une baisse de motivation.
3️⃣ Cette baisse de motivation induite de nos peurs commençant à prendre tellement de place, que nous nous paralysons, et nous nous dispersons à d'autres tâches qui nous provoquent moins d'anxiété, voire qui nous provoquent des émotions positives, et nous permettent de ne plus nous trouver face à ces émotions négatives qui nous mettent en insécurité.
Même les tâches qui peuvent nous sembler pesantes et ennuyantes habituellement peuvent soudain devenir attractives et être réalisées si ça peut nous permettre de nous donner l'excuse de ne pas continuer notre but premier et de vivre ces émotions.
4️⃣ Lorsque nous nous apercevons que nous fuyons notre engagement, et que nous agissons comme tel, vient alors la période de l'auto-critique, où nous nous enfonçons, où nous culpabilisons, où nous nous cassons pour notre incapacité à avoir été jusqu'au bout des choses.
Ces angoisses ne viennent pas de nulle part.
Vouloir s'organiser pour pouvoir contrer la procrastination revient à traiter les symptômes, mais ne pas traiter la source du problème.
Il faudrait pouvoir remonter le fil, comprendre d'où viennent ces angoisses, à quoi elles sont dues, pour pouvoir ensuite y apporter des solutions et entreprendre un travail afin de réapprendre à nous sécuriser, à ne plus y voir de danger (de façon inconsciente), et à reprendre confiance en nos capacités.
Car en effet, si nous agissons de cette façon, que nous avons ces angoisses, c'est que notre cerveau perçoit un danger à poursuivre = celui d'être confronté à des émotions trop intenses à gérer.
Il s'agit d'une réponse à un conditionnement que nous avons vécu de façon répétée ou non par le passé et qui s'est établi soit sur une longue période, soit suite à un traumatisme.
Conditionnement qui nous a plongé dans une forte insécurité.
Ca peut par exemple venir d'abus psychologique par quelqu'un de notre entourage (parent, famille, enseignant, harcèlement à l'école, amis, ...), où on nous a fait croire que quoiqu'on fasse, ça ne sera jamais assez / assez bien ; que quoiqu'on fasse, ça ne sera jamais parfait ; quoiqu'on fasse, ça ne sera jamais satisfaisant ; quoiqu'on fasse, nous ne sommes pas capable ; quoiqu'on fasse, on ne mérite pas ; ...
Ca résulte donc d'un schéma répétitif où nos actions ont été tournées en fatalisme, en impuissance ; où les personnes à qui nous accordions notre confiance, ne nous en montraient aucune concernant nos capacités d'autonomie et de réalisation ; où l'échec était constamment prédit ou pointé du doigt au lieu de saluer les efforts ; où nous vivions l'impression de ne pas nous laisser notre chance, comme si tout était déjà joué d'avance ; où les autres faisaient toujours tout à notre place (ce qui découle également d'un manque de confiance à ce que l'autre soit capable à se prendre en main seul) ; ...
Ces situations ont eu suffisamment d'impact pour marquer notre mémoire, pour nous conditionner à éviter de revivre ces sentiments d'humiliation, de rejet, d'injustice, d'abandon, de trahison, et bien d'autres.
Il s'agit donc d'un moyen de protection que notre inconscient a développé pour détecter les situations où nous pouvons potentiellement revivre ces émotions, afin de pouvoir les esquiver.
Si toi aussi tu vis ces angoisses et est sujet.te à la procrastination, je t'invite à faire preuve de bienveillance envers toi-même peu importe où tu te trouves dans les 4 phases, et à essayer de chercher l'origine de celle-ci pour pouvoir la traiter, reprendre confiance en toi, et développer une meilleure estime de toi.
N'oublie pas de demander de l'aide si nécessaire, tu n'es pas seul.e !
Je t'embrasse,
Candice